TDAH : comment mieux comprendre et accompagner son enfant en Haute-Garonne ?

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement qui affecte la capacité à se concentrer, à contrôler ses impulsions ou encore à rester calme dans certaines situations. Il peut se manifester très tôt dans la vie d’un enfant, dès la maternelle et influer sur sa scolarité, ses relations sociales et sa vie familiale.

En France, une étude menée auprès d’enfants de 6 à 12 ans scolarisés en milieu ordinaire estime que 3,5 % à 5,6 % sont concernés par un TDAH (Journal of Attention Disorders, 2011). Cela signifie qu’une ou un élève par classe peut présenter des signes de ce trouble, sous des formes très variées : difficultés d’attention, agitation motrice, impulsivité verbale ou comportementale… Tous ces symptômes ne sont pas toujours faciles à repérer et peuvent aussi être confondus avec d’autres comportements.

Longtemps associé uniquement à l’enfance, le TDAH peut aussi persister à l’âge adulte. Les adultes concernés peuvent continuer à rencontrer des difficultés de concentration, de gestion du temps ou d’organisation dans leur quotidien.

Comprendre ce trouble, c’est déjà faire un pas vers un accompagnement plus adapté et une reconnaissance des besoins spécifiques des enfants, des adolescents et des adultes qui vivent avec un TDAH.

Comment repérer les premiers signes ?

Chaque enfant est unique et il est normal qu’un enfant soit parfois distrait, agité ou impulsif. Cependant, lorsque ces comportements deviennent fréquents, durables et qu’ils perturbent son quotidien à la maison, à l’école ou dans ses relations sociales, il peut être utile de s’interroger.

Comme l’explique l’Assurance Maladie, le TDAH se manifeste principalement à travers trois dimensions :

• un déficit de l’attention : l’enfant a du mal à se concentrer, passe rapidement d’une activité à une autre, semble ne pas écouter ou oublie souvent des consignes ou du matériel ;
• une hyperactivité motrice : il bouge beaucoup, même lorsqu’il est censé rester assis, touche à tout, se lève en classe, parle beaucoup ;
• une impulsivité : il coupe la parole, répond avant la fin des questions, a du mal à attendre son tour, agit sans réfléchir aux conséquences.

Ces comportements doivent être observés dans plusieurs contextes (école, maison, activités extrascolaires) et sur une période d’au moins six mois pour que l’on envisage un TDAH. Ils peuvent aussi varier selon l’âge de l’enfant.

En tant que parent, il est important de faire confiance à son ressenti, mais aussi de prendre du recul. L’entourage scolaire comme les enseignants ou le personnel encadrant, peut également signaler des difficultés inhabituelles ou persistantes.

Si vous vous posez des questions, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant ou le pédiatre de votre enfant. Ils pourront vous orienter, si nécessaire, vers des professionnels spécialisés pour une évaluation plus approfondie.

Le parcours vers un diagnostic 

Le diagnostic du TDAH ne se fait pas par un seul examen. Il repose sur une évaluation globale menée par des professionnels de santé spécialisés, comme un pédopsychiatre, un neuropsychologue ou un psychologue clinicien, souvent en collaboration avec le médecin traitant ou le pédiatre.

Pour entamer ce parcours, le premier réflexe est de consulter votre médecin traitant ou votre pédiatre. Il pourra recueillir vos observations, celles des enseignants, et orienter vers un spécialiste si nécessaire.

Le diagnostic s’appuie sur l’observation des symptômes sur une durée prolongée, ainsi que sur les difficultés fonctionnelles que rencontre l’enfant dans sa vie quotidienne. Il est important de souligner que le TDAH peut présenter des profils variés avec plus ou moins d’hyperactivité, d’impulsivité ou de déficit d’attention selon les cas.

Obtenir un diagnostic précis permet d’adapter les accompagnements à la réalité de l’enfant, d’éclairer les parents et les enseignants et d’envisager, si besoin, des traitements ou des stratégies éducatives ciblées.

Il est normal que ce processus prenne du temps, car il vise à bien comprendre la situation sans précipitation et à exclure d’autres causes pouvant expliquer les difficultés observées.

Accompagner son enfant au quotidien

Une fois le diagnostic posé, l’accompagnement de l’enfant est essentiel pour l’aider à mieux vivre avec son TDAH. Ce trouble ne se « guérit » pas, mais des solutions existent pour soutenir son développement et améliorer son bien-être.

L’environnement doit être structurant et bienveillant : un cadre clair, des routines régulières, des consignes simples et cohérentes aident souvent l’enfant à mieux gérer son attention et son impulsivité.

Le rôle des parents est fondamental, mais il est également important de travailler en partenariat avec l’école et les professionnels de santé. Des aménagements scolaires peuvent être proposés (temps supplémentaire, matériel adapté, aide personnalisée) grâce à des dispositifs comme le RASED (réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) ou le Pial (Pôle inclusif d’accompagnement localisé).

Certaines techniques éducatives, comme la méthode des renforcements positifs, peuvent encourager les comportements souhaités sans recourir à la punition systématique. De même, des activités physiques régulières et adaptées peuvent contribuer à canaliser l’énergie.

Enfin, certains enfants bénéficient d’un traitement médical, prescrit et suivi par un médecin spécialisé, en complément des mesures éducatives et psychologiques. Cette décision est toujours prise au cas par cas, en concertation avec la famille.

Ressources utiles en Haute-Garonne 

Pour soutenir les familles et les professionnels confrontés au TDAH, plusieurs structures et associations locales offrent des services d’écoute, d’information, de diagnostic et d’accompagnement. Voici quelques ressources disponibles en Haute-Garonne :

HyperSupers – TDAH France (31)

Cette association reconnue d’utilité publique propose des informations, des témoignages et des conseils pratiques pour les familles, les adultes et les professionnels. Elle organise également des événements de sensibilisation, notamment à l’occasion de la journée nationale du TDAH le 12 juin 2025.

Maison départementale des adolescents (MDA)

Ouverte à tous les jeunes de 11 à 21 ans résidant ou scolarisés en Haute-Garonne, la MDA est un lieu ressource sur l’adolescence et ses problématiques. Elle offre des services d’écoute, d’information, d’évaluation et si besoin, d’orientation ou de prise en charge pluridisciplinaire de courte durée.

Centre Médico-Psychologique et Psychopédagogique (CMPP) Gérard Marchant

Le CMPP propose des programmes d’éducation thérapeutique pour les enfants et adolescents présentant un TDAH sévère, ainsi que des groupes d’entraînement aux habiletés parentales.

Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent – CHU de Toulouse

Le service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (SUPEA) du CHU de Toulouse offre des services de diagnostic, de soin et de prévention en santé mentale pour les enfants et adolescents.

Des psychologues, neuropsychologues et psychomotriciens exerçant en libéral peuvent également accompagner les enfants et leurs familles. Il est recommandé de consulter l’annuaire des professionnels de santé ou de demander des recommandations à votre médecin traitant.

Pour aller plus loin 

Pour mieux comprendre le TDAH et ses impacts, Vies de Famille propose une interview détaillée de Céline Clément, professeure en psychologie et sciences de l’éducation, qui explique simplement les mécanismes du trouble et donne des conseils pour accompagner les enfants au quotidien. Par ailleurs, l’association HyperSupers – TDAH France, reconnue d’utilité publique, met à disposition une vidéo regroupant 5 conseils essentiels à suivre dès l’annonce du diagnostic, afin d’aider les familles à mieux gérer cette étape importante. Ces ressources sont précieuses pour éclairer les parents et les accompagner dans leur parcours.