TCA : mieux comprendre les Troubles des Conduites Alimentaires pour mieux accompagner ses proches
28 mai 2025

À l’occasion de la journée mondiale des TCA, ce lundi 2 juin 2025, Parents31 se mobilise pour sensibiliser les familles de Haute-Garonne à un sujet encore trop souvent tabou : les Troubles des Conduites Alimentaires (ou TCA).
Les TCA regroupent plusieurs troubles qui touchent à la relation à l’alimentation et à l’image du corps, comme l’anorexie mentale, la boulimie ou encore l’hyperphagie boulimique. Ces troubles concernent des enfants, des adolescents et des adultes, filles comme garçons. Ils ne sont ni un choix ni une phase passagère, mais bien l’expression d’un mal-être profond, souvent lié à des facteurs psychologiques, sociaux ou familiaux.
En tant que parents ou proches, il est parfois difficile de repérer les signaux d’alerte, de savoir quoi dire ou vers qui se tourner. Pourtant, un accompagnement précoce peut faire toute la différence dans le parcours de soins.
Nous vous proposons des repères simples pour mieux comprendre les TCA, et surtout, des ressources locales utiles en Haute-Garonne pour ne pas rester seul face à ces troubles.
Repérer les signes d’un Trouble du Comportement Alimentaire
Les Troubles des Conduites Alimentaires (TCA) peuvent se manifester de façons très différentes selon les personnes. Il n’existe pas un seul profil type : certains signes peuvent être visibles, d’autres plus discrets.
Parmi les changements de comportement qui peuvent alerter :
- une préoccupation excessive autour du poids ou de l’alimentation ;
- des restrictions alimentaires sévères ou des crises de prise alimentaire incontrôlées ;
- un refus de manger en public ou une tendance à s’isoler pendant les repas ;
- des variations de poids rapides ;
- une pratique sportive intense et rigide, parfois dans le but de « compenser » ;
- des signes de mal-être psychologique : tristesse, anxiété, baisse d’estime de soi…
Certains enfants ou adolescents peuvent aussi exprimer leur mal-être autrement : repli sur soi, baisse des résultats scolaires, fatigue persistante, ou irritabilité.
Ces signes ne signifient pas forcément qu’il s’agit d’un TCA, mais ils peuvent être l’occasion d’ouvrir le dialogue. En tant que parent ou proche, il n’est pas nécessaire de poser un diagnostic, mais simplement d’exprimer votre inquiétude avec bienveillance et d’en parler à un professionnel de santé, qui saura orienter vers les soins adaptés.
Que faire si l’on s’inquiète pour son enfant ou un proche ?
Lorsqu’un parent commence à s’inquiéter pour son enfant, face à des comportements inhabituels liés à l’alimentation, à l’image du corps ou à un mal-être général, il n’est pas toujours simple de savoir comment réagir. On peut avoir peur de se tromper, de dire les mauvais mots ou de brusquer. Pourtant, il est essentiel de ne pas rester seul avec ses doutes.
La première chose à faire est d’essayer d’ouvrir un espace de dialogue, dans un climat de confiance. Même si les mots semblent maladroits, le simple fait de montrer que l’on est là, à l’écoute, peut déjà soulager. Il est préférable d’aborder la question avec bienveillance, sans jugement, et sans focaliser sur le poids ou l’apparence. Parler de ce que l’on observe : un changement d’attitude, une fatigue, une inquiétude est souvent plus efficace que de chercher une explication immédiate.
Il n’est pas nécessaire de poser un diagnostic. Ce rôle revient aux professionnels. En tant que parent, on peut simplement proposer un soutien, écouter, et encourager une démarche d’accompagnement. Le médecin de famille, l’infirmier scolaire ou le psychologue de l’établissement peuvent être de bons premiers relais. Certains jeunes préfèrent parler à une personne extérieure au cercle familial ; dans ce cas, il existe des lieux d’écoute spécialisés.
Ressources locales en Haute-Garonne pour les familles concernées
En Haute-Garonne, plusieurs structures sont à l’écoute des jeunes et des familles confrontés à des difficultés autour de l’alimentation, de l’estime de soi ou du mal-être psychologique. Ces lieux ne sont pas réservés aux situations graves : ils accueillent gratuitement et anonymement, même lorsqu’on se pose simplement des questions ou que l’on ressent un besoin de parler.
La Maison Départementale des Adolescents (MDA 31), située à Toulouse, est un espace dédié aux jeunes de 11 à 25 ans. Sur place, des professionnels (psychologues, éducateurs, infirmiers…) sont disponibles pour échanger, sans jugement ni obligation. Les adolescents peuvent venir seuls ou accompagnés, et des entretiens pour les parents sont également possibles.
La Maison des Droits des Enfants et des Jeunes propose un accueil confidentiel pour les jeunes confrontés à des difficultés personnelles, familiales ou scolaires. C’est un lieu où ils peuvent poser leurs questions, exprimer leurs inquiétudes et être orientés vers un accompagnement adapté.
L’École des Parents et des Éducateurs (EPE) de la Haute-Garonne offre, elle aussi, des consultations gratuites pour les adolescents et les parents. Elle accompagne les familles dans les moments de doute, de tension ou d’incompréhension, en facilitant le dialogue et le soutien mutuel.
Pour les situations qui nécessitent une prise en charge plus spécifique, il est possible de se tourner vers des structures de soin comme le centre TCA du CHU de Toulouse, qui prend en charge les patients souffrant de troubles des conduites alimentaires. L’orientation vers ce type de service passe généralement par un professionnel de santé.
Enfin, certaines associations locales peuvent proposer des groupes de parole, des informations pratiques ou des temps d’échange entre familles concernées.
En parler à l’école, au collège, au lycée
L’école peut jouer un rôle important dans la détection et l’accompagnement des Troubles des Conduites Alimentaires. Les enfants et les adolescents y passent une grande partie de leur temps, et certains signes peuvent y être repérés par les équipes éducatives ou les camarades. Il est donc essentiel que les familles sachent qu’elles ne sont pas seules : des relais existent au sein même des établissements scolaires.
Si un parent s’interroge sur le comportement alimentaire ou l’état psychologique de son enfant, il peut en parler à l’infirmier·ère scolaire, au médecin scolaire ou au CPE (Conseiller principal d’éducation), selon la situation. Ces professionnels sont habitués à accompagner des élèves confrontés à différentes formes de mal-être, et savent orienter vers les structures extérieures compétentes si nécessaire.
Certains collèges et lycées travaillent aussi en lien avec la Maison des Adolescents, l’École des Parents et des Éducateurs, ou des associations spécialisées, pour proposer des actions de sensibilisation ou des temps de prévention sur les comportements alimentaires et la santé mentale.
Pour les élèves, savoir que des adultes sont disponibles pour écouter, sans jugement, peut faire toute la différence. Pour les parents, prendre contact avec l’établissement permet souvent de mieux comprendre ce que vit leur enfant et d’agir ensemble, de façon coordonnée.