Accueil périnatalité de Saint-Jean : échanger avec des psychologues

Des activités animées par des professionnel·les pour accompagner les parents

Cet accueil s'organise en groupes thérapeutiques animés par deux psychologues afin de poser des mots et libérer la parole autour des questionnements et/ou difficultés, du désir de devenir parent jusqu’à la première année de l’enfant. Etayer les familles, désamorcer du traumatique, accompagner la souffrance, soutenir psychiquement et émotionnellement…. Ces groupes s’adressent aux couples, pères ou mères, adoptants, hétérosexuels, homosexuels, seuls ou séparés…

Ces derniers peuvent y trouver une écoute par des psychologues spécialement formées, et reçoivent un soutien psychologique dans un cadre contenant et intime. Ils se reconnaissent dans d’autres vécus, peuvent se déculpabiliser, partager autour de problématiques et questionnements. C’est un espace pour poser des mots, des douleurs afin de désamorcer des situations nouées mais aussi des joies de devenir parent.

Cédric*, qui a participé à l'un de ces groupes, a pu se rassurer en partageant et échangeant autour de son vécu avec d’autres parents dans le cadre de cet Accueil de la Périnatalité. Il a pu mesurer combien chaque parent peut avoir un vécu unique et tout aussi bouleversant.

Voici son témoignage :

À 47 ans, j’avais un désir d’enfant bien présent depuis la puberté. Mon ex-compagne a eu une interruption volontaire de grossesse bien trop tôt dans notre relation de 7 ans. J’avais 34 ans, ce n’était pas le bon moment, la relation n’était pas assez stable. Sans regret. Des années après j’ai rencontré ma compagne actuelle, j’ai su que c’était la bonne. Nous souhaitions tous les deux devenir parents. Le jour de Noël, elle m’a annoncé qu’elle attendait un bébé, j’ai ressenti une joie immense, j’avais l’impression de voler, enfin ! Malheureusement, elle a fait une fausse couche, puis une autre, puis une autre… Mon couple a été chamboulé par cette succession d’évènements.

Nous avons choisi alors de suivre un parcours PMA. Cela a été un long chemin avec plusieurs échecs et des moments de doute. La procréation ne pouvait pas se faire, un don d’ovule était la seule solution envisageable.

Au moment de bénéficier du don de gamètes, il nous a été signifié que nous n’étions pas prioritaire. Mais heureusement nous avons persisté et trouvé une solution . Et ça a  heureusement fonctionné.

C’était difficile pour moi de voir ma femme attristée de ne pas pouvoir elle-même procréer. La médicalisation a été vécue comme une intrusion dans la vie de notre couple, cela nous a enlevé la magie de la grossesse. J’ai alors beaucoup œuvré pour la rassurer et la valoriser dans son rôle de mère. J’ai, par exemple, photographié l’évolution de la grossesse, la naissance et des moments de vie de mon fils au quotidien avec sa mère pour laisser une trace. Je me demande aujourd'hui que dire de ce parcours à mon fils ?

*le prénom a été modifié